Chère 2024,
Ça fait bizarre de t’écrire alors que tu n’es pas encore finie. J’ai l’impression que tu réserves encore ton lot de surprises.
Pour la première fois depuis des années, j’ai un peu lâché prise en décembre 2023 : je ne me suis pas écrite une lettre pour ce 31, alors que c’est un rendez-vous incontournable pour moi depuis plus de dix ans. Je n’avais pas d’intention particulière si ce n’est d’explorer un peu plus la spiritualité. Et je n’ai pas été déçue.
Le « hasard » a d’ailleurs voulu qu’en faisant ma formation de maître praticien PNL qui m’avait tant appelé par rapport à cet aspect-là justement, on s’est écrit une carte postale à nous-même que j’ai reçu le 31 octobre…
Tout à l’heure, ce 28 décembre, j’ai été prise de doutes… mon cerveau se demande ce que je suis en train de faire de ma vie. Et puis les feuilles de Gingko m’ont rattrapées, elles étaient partout dans les boutiques parisiennes et il y avait même écrit mon prénom dans la vitrine. C’est drôle car quelques heures avant, je disais à mon ami Raymond combien ce futur voyage me rappelle Shanghai 2018. À l’époque, je faisais des crises d’angoisse et je me suis retrouvée seule sans connexion Internet à Hangzhou. J’y avais laissé ma tristesse dans les buissons de thé et je me suis sentie soutenue par l’univers avec cette feuille de Gingko sortie de nulle part sur le sol. Il paraît que c’est un symbole de résilience, il pave ma route depuis ponctuellement et est dessiné sur ma cheville droite désormais.
Je vais passer mon dernier jour de l’année dans un de mes endroits préférés, j’allais dire sur Terre mais plutôt dans les airs : dans l’avion. Et rien ne me rend plus heureuse.
Pourtant cette décision était tout sauf rationnelle. Un enchaînement de signes et d’intuition comme mon déménagement à Bergerac. D’où l’affolement de mon cerveau…
Cette année, j’aime à dire que j’ai tout lâché… mais que j’ai gagné en sécurité intérieure.
J’ai lâché ma sécurité matérielle : plus de chômage, refusé des propositions potentielles de postes, j’ai quitté mon appartement parisien (mais pas Paris et j’ai le plaisir d’y être accueillie encore régulièrement)… J’ai rompu les yeux dans les yeux avec 2 personnes, amoureusement, mais aussi avec quelques amis. Mes mentors y sont passés aussi bizarrement, réalisant que ce sont des humains, qu’ils ne pourront jamais remplacer ma mère et… que mon rôle est plutôt dans l’échange que dans le soutien inconditionnel. J’ai ouvert les yeux sur les jeux psychologiques et qu’on peut « sauver sans périr ».
J’ai eu des conversations avec d’autres personnes humaines inspirantes qui se rapprochent beaucoup plus du mode de vie que j’ai envie d’avoir et de mes valeurs…
J’ai appris qu’être vulnérable était un pont vers l’autre encore faut-il être prêt à accueillir les projections et faire le distinguo entre ce qui leur appartient et ce qui résonne. On peut mettre des limites et être aimée, accepter les autres avec leurs qualités, leurs défauts et ce qu’ils ont à nous apporter à un instant t.
J’ai continué à donner des cours, à coacher des personnes pour qu’ils aillent au bout de leurs rêves et leurs projets, qu’ils se dépassent. J’ai commencé à doucement assumer mes envies et mes projets sans pour autant oser être dans l’action de manière constante.
J’ai embrassé mon état de sourcière : vu la comédie musicale Sorcières à Montreux, vu la conférence de Philippe Guillemant à Lausanne, baigner nue dans une rivière avec une soeurcière à Bern, reçu une lecture de thème astral, jeûner 7 jours, fait un breathwork, eu des états modifiés de conscience à en devenir presque folle et malade… et animer mon premier cercle de paroles sur la mort (dans tous ses états). J’ai été dans l’instant présent au village des pruniers. J’ai eu l’impression de mourir. De renaître. D’avoir l’insouciance de mes 20 ans à nouveau.
Surtout, j’ai accepté d’être en réceptivité totale, appris comment être en sécurité quand je suis en réceptivité totale et que si je suis mes ressentis, je suis en sécurité.
Quand j’ai ouvert les yeux à ma renaissance, un mot m’est apparu : WISDOM. Mon dieu comme c’est dur de lâcher prise et d’avoir confiance. Je suis pourtant soutenue.
J’ai beaucoup de gratitude pour les rencontres que j’ai fait cette année, pour les gens qui répondent à mes demandes, pour les remerciements que je reçois, pour les offres spontanées, pour les cadeaux de la vie, pour mon métier qui a un sens…
C’est dur de te quitter 2024. Il y avait rien et il y avait tout dans cette année. Et j’avoue j’ai peur d’accueillir 2025. Il paraît que « le courage ce n’est pas l’absence de peur, mais la capacité de la vaincre. » (Nelson Mandela). Je dirai plutôt : de l’apprivoiser… de vivre avec. D’accepter cette partie de moi mais aussi de faire plus de place à ma partie créative.
Bref, merci 2024. Merci pour tout ce que tu m’as apporté. Je me remercie aussi d’avoir été assez folle pour lâcher et VIVRE cette année intensément.
U will be remembered.
Amandine